mardi 2 mars 2010

A quand des conseils de quartier à Saint-Mandé?

Les quelques Saint-Mandéens qui se sont déplacés aux ateliers organisés par la municipalité sur le thème « Construisons et vivons ensemble l’avenir de Saint-Mandé » n’auront pu que constater la très faible participation. La mobilisation n’a assurément pas été à la hauteur de la campagne lancée par la municipalité, chaque atelier n’ayant réuni tout au plus qu’une cinquantaine de personnes, en ce compris les élus!
Mais une telle opération répond-elle vraiment aux attentes des Saint-Mandéens? Se déplacer pour émettre des observations et des propositions faisant l’objet d’un simple enregistrement de la part des responsables de la majorité municipale, quand elles ne se heurtent pas à une réponse dilatoire, et ce, avec pour finalité l’élaboration d’une charte, n’a rien de très motivant*.
Tout autre est le projet que nous défendons avec la mise en place de conseils de quartiers. Les conseils de quartier, parce qu’ils sont des structures organisées, se réunissant périodiquement, permettent à tous les habitants, non seulement d’émettre des propositions, mais également de s’impliquer dans la mise en œuvre effective de celles qui, après discussion, apparaissent conformes à l’intérêt général : à titre d’exemple, l’aménagement de l’avenue du général de Gaulle, sans cesse repoussé bien que cette demande soit très largement partagée. Par leur permanence, la périodicité de leurs réunions, ces conseils permettent aux habitants d’un quartier de mieux se connaître. Ils favorisent le lien social et la convivialité, sans commune mesure avec des réunions centralisées à la mairie. Le conseil de quartier peut être aussi un lieu de médiation pour régler certains types d’incivilités ou de troubles de voisinage qui, bien souvent, prennent d’autant plus d’ampleur que ceux qui les subissent ont le sentiment que rien n’est fait pour y remédier. Pareille mission ne serait pas inutile aujourd’hui dans notre ville.
Mais les conseils de quartier procèdent d’une tout autre conception de la démocratie locale. C’est en effet accepter que le citoyen ne soit pas qu’un simple usager n’ayant qu’à approuver ou critiquer des décisions prises sans concertation, en l’associant à la décision elle-même. C’est aussi privilégier le collectif sur l’individualisme. La majorité municipale serait-elle disposée à une telle évolution des pratiques?

Geneviève Touati et Benoît Ains, élus socialistes
Tribune à paraître dans Saint-Mandé Infos n° 160 (février-mars 2010)
* Cf. par ailleurs le compte rendu de la réunion de synthèse.

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